chambre 19 [Evangelyne et Margareth]

Lorsque Evangelyne entra dans sa chambre,elle eut d'abord un haut-le-coeur.Elle avait envie de vomir.Son accueil n'avait pas été tres chalereux et puis il n'y avait que des petits bourgeois ici.Elle s'etait deja fait un ennemi,Morgan et puis elle devrait cohabiter durant une année entiere avec une fille qu'elle ne connaissait pas et elle sentait que celle-ci ne tarderait pas a venir.
Charles posa discretement les valises a l'entrée de la chambre et partit.Il devait chercher son pere a l'aéroport.

*pfff,encore en voyage d'affaire celui-la.*

Evangelyne alla d'abord inspecter la chambre.Il y avait deux lits,des armoires,le mobilier minimum...et la salle de bain.Meme pas une baignoire ! juste une douche.Elle soupira.Evangelyne etait deja découragée.Elle alla s'asseoir sur un des lits et s'y allongea dessus.
Cette année s'annoncait mauvaise...

Evangelyne se releva d'une traite a l'apparition des deux jeunes filles.Elle ne voulait pas qu'on la voit en train de roupiller sur un lit minable.Elle tenait a son image tout de meme !
Elle passa la main dans ses boucles blondes et regarda les deux arrivantes.

*Wouaw,je sens que je vais pas m'ennuyer ici.*

-Bonjour,je suis Mlle Evangelyne Tarr.

Elle avait dit mademoiselle car pour une premier approche,il fallait mieux garder les distances.Evangelyne detailla les deux filles des pieds a la tete et soupira discretement.

*Pittoyables !*

Elle fut étonnée en voyant la premier se jeter dans la salle de bain comme une furie et la deuxieme s'appuyer contre le mur muette comme une carpe.

"Pittoy....Pardon?"

Demanda la jeune femme,qui avait une aussi bonne oreille qu'etait grande sa susceptibilité.Elle leva un sourcil etonné

"On m'a souvent donné des qualificatifs...Disons plus ou moins agreables...Mais la...Tsss."

Sussura t elle de toute sa hauteur d'enfant gatée qui sait ce qu'elle vaut.Elle jeta un regard a celle qu'elle avait guidée et qui c'etait avachie contre le mur.Elle n'avait pas encore decider si c'etait le terme meme qui l'injuriait,ou le fait qu'il s'applique a la fois a elle et a cette fille,ui etait son exact opposé.

"Puis je donc savoir,Tres chere,d'ou me vient cet agreable qualificatif?"

Demanda t elle,moitié en colere,moitié meprisante.

Margareth était restée muette depuis son entrée dans la chambre. La belle au bois dormant sembla soudain s'éveiller, et ce fut pour se présenter à son tour... Avant de les qualifier de pitoyable. La jeune fille était plus ou moins habituée à ce genre de qualificatif, mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'elle les appréciait... Bien au contraire, surtout qu'ils venaient souvent de filles qui ne valaient pas mieux qu'elle, ce qui était parfaitement le style de la demoiselle. Elle laissa d'abord l'autre s'exciter, puis prit la parole d'une voix froide :

"Regarde-toi dans un mirroir, et on en reparlera après... "

Puis elle retomba dans son muttisme. Elle songea que cette fille aurait bien mérité une bonne paire de claques pour la remettre à sa place, mais elle décida de lui donner une chance de se racheter. Après tout, elle allait devoir se la farcir pendant une année entière...

[HJ: euh ché pas si vous etes au courant les ecritures qu'il y a *entre etoiles* sont les pensées vous n'etes pas censées entendre ce que je pense XD mais c'est pas grave..]

Evangelyne garda le silence.Elle regarda droit dans les yeux Eleonore.
De quoi se melait cette fille ?Evangelyne pensait ce qu'elle voulait de qui elle voulait.Et oui,cette fille etait pittoyable.Pittoyable par son air provocateur,pitoyable par con attitude,pittoyable pour toute sa personne.

-Jte signale par avance que tu es dans MA chambre.Tu n'es donc pas censée tre ici.Et ce n'est pas parce que je dois partager mes nuits avec une...

Les mots vinrent a lui manquer.Pourtant,elle ne manquait pas d'adjectifs pour qualifier cette fille qui venait de lui dire de se regarder dans un miroir,mais les penser et les dire sont des choses bien differentes.
Elle dit enfin :

-Une mijorée completement tarée et muette comme une carpe !

Ca y est !Evangelyne venait de se faire deux amies.Pour un premier jour,on fait mieux.
Elle passa de nouveau la main dans ses cheveux.Décidément,cela devenait un tic !Sa mere detestait les cheveux bouclés et passait tout le temps sa main dans les cheveux de la jeune fille pour les raidir mais les boucles persistaient et sa mere desesperait.

(sorry,mais j'avait compris le"soupirer" juste avant comme lier au"pitoyable"....)

"Tres chere,j'accompagnais ta colocataire.De la,j'ai une raison pour etre ici.Mais ne t'inquiete pas.Je retourne dans ma chambre,je sens un peu trop d'electricité dans l'air de la tienne."

Sussura t elle.La colere avait disparu,il ne restait que ce mepris hautain qu'elle avait toujours,mais qui s'exacerbait face a ceux qui la defiaient.Peu importe ce que l'autre,ou n'importe qui aurait pu dire.le plus grand defaut d'Eleonore etait sans nul doute de ne jamais avouer ses torts,ni d'accorder une quelconque attention a ceux qui ne savaient pas d'abord se faire ecouter.Elle posa les yeux sur Margareth.

"Et bien,peut etre a plus tard,je vous laisse entre colocataires."

Elle s'avanca vers la porte.Au moment de l'ouvrir,elle se retourna,sourit a l'aimable jeune fille.

"J'oubliais.Bienvenue au lycée,mademoiselle Tarr."

Fit elle en faisant mine de faire une courbette.Elle passa la porte et la referma doucement,puis se rendit dans sa propre chambre.

[HJ: no soucis c'est vrai qu'on pourrait confondre...]

Evangelyne allait repondre a la derniere phrase d'Eleonore mais la colere l'en empecha.Elle prefera entrer dans le jeu de la fille et fit a son tour une reverence avec un sourire hypocrite.

-C'est cela,mademoiselle,aurevoir.

*Pff vieille garce.*

Une fois cette teigneuse partie,Evangelyne se tourna vers celle qui allait etre sa colocataire pendant un an.Elle la regarda dédaigneusement un instant puis,voulant marquer son territoire dans la chambre,elle défit ses nombreuses valises et étala le contenu un peu partout dans la chambre.Ce qui prenait le plus de place etaient evidemment les produits de beauté et cremes en tout genre d'Evangelyne.Elle avait deux sacs expres,ajoutées a cela une valisette pour son seche-cheveux dernier cri,une valise pour ses t-shirts et une valises pour ses pantalons.
Elle alla dans la salle de bain ou s'etait précipitée Eleonore quelques instants auparavant et se regarda dans la glace.
Pendant un instant,elle vit dans ses yeux une lueur de méchanceté et de cruauté puis elle se ressaisit et vit alors dans le miroir une magnifique jeune fille,charmante et charismatique.

-Je m'adore !

Margareth regarda l'échange entre les deux jeunes filles sans un mot. Décidément, cette fille était vraiment une blondasse... Elle ne s'était pas trompée en pensant qu'elle aurait pu tomber sur pire. Si sa colocataire avait eu un semblant d'intelligence, oui, elle aurait sans doute eu quelque chose à craindre. Mais en l'occurence, elle semblait être le stéréotype parfait de la pouffiasse superficielle. Elle attendit qu'Eleonor soit partie pour se lever et prendre la parole.

"Une mijorée completement tarée et muette comme une carpe... Et c'est moi qui suis pitoyable, hein ? "

Elle s'avança tranquilement vers elle, n'hésitant pas un seul instant à piétiner les fringues et autres produits de maquillage qui traînaient par terre. Elle arriva enfin à la hauteur de la jeune fille et lui envoya un violent coup de poing dans l'abdomen.

"Pour ton information, ici c'est aussi ma chambre... Alors la petite bourge égocentrique que tu es va se dépêcher de ramasser tout son bordel, si elle veut que son année se passe sans trop de visites à l'infirmerie. "

Elle avait parlé d'une voix plate et sans inflexions particulières, mais le mépris et la colère transparaissaient facilement de ses propos. Elle ne se faisait pas trop d'illusions, sa colocataire ne semblait pas assez intelligente pour comprendre ses paroles, et y obéir.

Margareth tourna un visage neutre vers sa colocataire et l'écouta... S'excuser ? Décidément, cette fille n'était pas bannale ! Elle venait de la faire ramper comme un ver jusqu'à son lit, l'avait humiliée, et elle venait encore s'excuser. Soit elle n'avait pas d'honneur, ce qui paraissait d'ailleurs paradoxal au vu de l'étonnante confiance en sa petite personne dont ele avait fait preuve quelques minutes plus tôt, soit elle était complètement naïve, soit elle était débile. Elle la dévisagea un moment en haussant un sourcil interrogateur devant cette curiosité de la nature, puis eut un sourire amusé.

"Décidément, t'es pas bannale, comme fille... Par contre, t'attends pas à ce que je m'excuse aussi. Je ne regrette pas le moins du monde ce que je t'ai fait. Je n'ai aucun scrupule à frapper les gens qui me tappent sur le système, et, figures-toi que je ne supporte pas les blondasses dans ton genre... "

C'était le plus long discours qu'avait fait Margareth depuis son entrée dans la chambre. Il avait été prononcé d'une voix un peu moins froide que précédemment, mais ses mots étaient toujours aussi durs. Cette fille avait eu de la chance, elle avait retrouvé sa bonne humeur. Détournant une fois de plus son attention de la blondinette, elle se ralongea sur son lit et ferma les yeux. Au bout de quelques secondes, elle ajouta :

"Mais si tu veux qu'on vivent en de bons thermes, et je ne demande pas mieux, je te conseille d'éviter les mots "pitoyable" ou "mijorée" devant moi. "

*Pfff... Elle peut pas me laisser tranquile, celle-là ?* Songea Margareth lorsqu'elle entendit encore une fois la voix agaçante de sa colocataire lui titiller les oreilles. Pour ne rien dire, en plus. Enfin, rien de bien interressant, en tout cas, mais cela revenait au même pour la jeune rousse. Elle se résigna tout de même à lui répondre, maugréant entre ses dents d'une voix froide :

"Faux. Tu n'as pas choisi d'être blonde, mais tu as choisi d'être blondasse. " Elle ajouta, craignant que le cerveau limité d'Evangeline ne puisse comprendre ce qu'elle voulait dire : "Si tu avais été brune, tu aurais été simplement une pouffiasse, ce qui n'est pas mieux. "

Elle entendit qu'elle bougeait et ouvrit les yeux, pour la voir s'asseoir par terre. Vu la tête qu'elle faisait, ça ne semblait pas être une habitude chez elle. Margareth eut un sourire moqueur, comprenant soudain l'attitude de sa colocataire. Elle devait être du genre fifille délicate que l'on traitait comme si elle était en sucre, sans jamais oser toucher au moindre de ses cheveux... La rousse jeune fille songea que sa mère avait bien essayé de la rendre ainsi, une petite princesse au visage d'ange qui rampait devant le premier tyrran venu... Et elle réprima un frisson de dégoût. Elle s'apprêtait à replonger dans sa léthargie lorsque la miss de verre lui demanda son prénom.

"Margareth. " Fit-elle, laconique.

Puis, se disant que, décidément, elle ne pourait pas se reposer tranquile, elle descendit du lit et commença à ranger ses vêtements dans la penderie. Elle avait peu d'affaires, comparé à sa colocataire, mais il n'était pas question pour autant qu'elle lui laisse plus de place. Elle porta son regard vers celle-ci, et lui expliqua d'une voix faussement sympatique :

"Tu vois, ici, c'est un endroit pour ranger les vêtements... Regarde, tu les enfiles sur un ceintre, comme ça, ou bien tu les plies pour les mettre dans les tirroirs. Tu verras, c'est beaucoup plus simple que ta façon de... hm... ranger. " Fit-elle avec un signe de tête vers les affaires éparpillées et, pour quelques unes, piétinées au sol.

Margareth grimaça un sourire moqueur à la blondinette lorsqu'elle lui rappela son prénom, avant de sui faire remarquer :

"A peine quatorze ans et déjà gâteuse... Ma pauvre... Je te plains. Si tu avais oublié, tu l'as déjà dit tout à l'heure. Enfin, de toute façon, je ne risque pas de l'user beaucoup, ton prénom..."

En effet, la jeune rousse n'avait jamais eu l'intention de faire la parlotte avec sa colocataire. Et elle ne comptait pas lui adresser la parole dans les temps qui s'ensuivraient... Margareth était une jeune fille solitaire et n'avait que faire d'une blondasse pareille. Elle lui fit alors une remarque à propos des vêtements que la blondinette avait répartit dans toute la chambre queleques temps auparavant, chose qui avait pour beaucoup participé à la révulsion qu'éprouvait la rouquine pour sa colocataire. Et la princesse recommença à jouer les narcissiques du genre "j'suis-la-plus-belle-j'suis-la-plus-riche-du-moooondeuh !".

"Oh, mais je rêve ? Notre chère duchesse a employé un juron ? " Fit-elle, faussement étonnée. "Mademoiselle aurait à apprendre que, lorsque l'on a pas le temps de ranger ses affaires, on se contente en général de les laisser dans ses valises. Mais je comprends que Mademoiselle n'ait pas l'habitude de ce genre de travaux, elle doit posséder des domestique pour ce genre de tâches ingrates. "

Elle eut un sourire sarcastique, puis recommença à ranger ses affaires dans l'armoire, avant d'ajouter :

"Ah oui, la miss, j'oubliais... Je me fous de la tonne de fringues que tu ballades avec toi comme de l'an quarante. Par contre, si tu dépasse d'un millimètre ta moitié de l'armoire, je n'hésiterai pas à jeter le surplus par la fenêtre. "

Margareth éclata tout bonnement de rire à la réaction de la blondinette. C'était tellement infantile ! Non seulement cette fille était limitée intellectuellement et narcissique, mais en plus c'était une gamine... Elle n'aurait pas pu rêvé mieux, comme colocataire, songea-t-elle avec ironie. Son rire fut bref, et elle ajouta peu après :

"Non, c'est vrai ? J'ai hésité avec huit ans, mais je me suis dit que tu n'aurais rien eu à faire dans un dortoir pour lycéens, dans ce cas... "

Elle s'approcha alors de l'armoire, et commença à ranger ses fringues.

*Bieeen... Bon chien-chien... * Songea-t-elle, un sourire moqueur aux lèvres. Le manque de résistance de la jeune fille était vraiment affligeant ! Lorsqu'elle lui dit qu'elle n'avait pas l'intention de passer beaucoup de temps dans leur chambre cette année, la rouquine lui adressa une bourrade qui aurait pu paraître amicale si elle ne venait pas d'une fille comme Margareth, et si elle avait été donnée avec moins de force... Puis elle lui annonça d'un air faussement amical :

"Bien, je vois que tu as comprit la leçon ! Traîne le moins souvent possible dans mes pattes, et tout se passera bien entre nous... "

Margareth se retint d'éclater à nouveau de rire devant les manières de la blondasse. Elle faisait une bourge parfaite... Et parfaitement ridicule, comme tous les bourges. La rouquine se contenta d'un sourire moqueur cependant. Fallait pas non plus qu'elle s'imagine qu'elle la distrayait !

Elle se moqua encore d'elle, et la blondinette ne parut pas vraiment aprécier la plaisanterie, en hurlant de douleur, encore une fois... Décidément, cette fille n'avait aucun amour propre !

"Oh, mais c'est qu'elle est délicate la princesse... " Fit-elle d'un ton doucereux, avec son visage dur et froid retrouvé.

Puis la fifille continua à s'exciter pour un rien, annonça qu'elle allait se remaquiller. La parfaite pouffiasse... Margareth détestait tout ce qui était maquillage et, en fait, se fichait bien de son aparence. Elle se sentait bien dans sa peau et l'avis des autres lui importait peu. Et, surtout, elle ne voulait ressembler à aucun prix au genre de filles auquel appartenait sa colocataire. Enfin, au moins, Margareth allait être débarassée de l'autre vermine pour un bon moment.

Elle parvint à peine à dissimuler sa surprise lorsque l'autre lui envoya son tee-shirt auquel elle semblait beaucoup tenir. *C'est pas vrai, cette fille est soit inconsciente, soit totalement stupide... Je penche pour la seconde solution. * Songea-t-elle. "Prends-en soin"... C'était ce qu'elle avait dit avant d'aller dans la salle de bain.

*Comptes-y ! * Pensa-t-elle avec un sourire machiavélique. Pendant que la blondinette s'enfermait dans la salle de bain, elle décida de customiser un peu le tee-shirt qui était pour le moment très moche, à son goût... Pour ce faire, elle sortit de son sac de cours un marqueur et une paire de ciseau. Lorsqu'elle eut terminé, le vêtement n'avait plus du tout la même tête... Troué un peu partout, elle avait ajouté dessus quelques petits trucs du genre dessins de têtes de mort. Elle était en train d'admirer son oeuvre d'art lorsque la porte de la salle de bain se rouvrit...

Margareth s'était bien éclatée en relookant le tee-shirt de sa colocataire... Et la tête de celle-ci lorsqu'elle vit le résultat de son petit défoulage valait bien le coup d'avoir usé marqueur et stylo. Avec un sourire en coin machiavélique, elle fit, un faux air innocent dans la voix :

"Eh ben, pourquoi tu pleures ? Tu t'es tailladée les veines à la lime à ongle ? Aaah, c'est pour ça... " Elle agita devant elle le vêtement. "Je savais bien que ça te plairait. "

Finalement, cette blondinette était plutôt distrayante... Et pas très dangereuse, surtout. Sa tentative d'étranglement était lamentable. Eh non, chérie, tes gardes du corps étaient pas là pour te protéger, cette fois... Margareth continua dans l'ironie.

"Le Diable ? Ah, oui, désolée, je l'ai oublié, lui... Tu veux que j'en rajoute un, dans le coins ? Eh, tu sais, c'est pas la peine de me serrer dans tes bras pour me remercier... Ce n'était rien, je t'assure... "

Après avoir déclamer cela d'un ton qui ne laissait aucun doute sur la raison pour laquelle elle avait "personnalisé" le tee-shirt de sa colocataire, elle la repoussa sans grande difficulté.