Margareth observa la pittoyable -oui, pittoyable, c'était bien l'adjectif qui convenait le mieux à sa colocataire- blondinette se mit tout bonnement à pleurer lorsque la jeune fille l'envoya au sol. Non seulement elle était pittoyable, mais elle n'avait pas d'honneur... Finalement, elle était vraiment trop sensible. Ce n'était pas drôle, si c'était trop facile. Aussi, lorsque sa pauvre victime se baricada dans les toilettes, elle jeta simplement le tee-shirt dans un coin de la chambre, avant d'aller s'asseoir sur son lit. Mais, après réflexion, elle décida de reprendre le tee-shirt. Bah, maintenant, il n'était plus si moche... Si la blondinette n'en voulait plus, elle s'en contenterait bien. Elle rangea donc le vêtement avec ses fringues, dans sa partie de l'armoir.
Puis, elle s'allongea sur son lit, et, sans plus une pensée pour sa colocataire, laissa son esprit dériver. Quel bonheur d'être enfin autonome ! Bon, autonome était un bien grand mot, elle avait encore trois ans à passer dans ce lycée avant de pouvoir enfin vivre par elle-même. Trois ans... Autrement dit, l'éternité. Mais elle avait un but à atteindre, et elle y arriverait.